Tata bel son tera rekem

Publié le par Adeline Henry

Voilà, c'est fini...
De retour en France depuis une semaine, je me retrouve dans un état d'esprit bizarre, mélange de nostalgie et de bonheur des retrouvailles.
Beaucoup me demandent si je suis déphasée. Pas vraiment. Toujours cette sensation de n'être partie que quelques semaines et de retrouver mes choses comme je les avais laissées. C'est vrai que cette année, j'ai adouci la coupure en venant en France pendant les congés d'avril.
Tout de même en deux ans certaines choses ont changé ici, même si pour l'instant je ne perçois que des détails: au rayon musique, plein de nouveaux artistes que je ne connais pas, la signature électronique pour le contrat de mon nouveau téléphone portable... Au fil du temps, je vais donc redécouvrir mon pays. J'ai la chance de pouvoir être en vacances, ce qui permet une reprise en douceur. J'ai déjà été affectée à un poste pour la rentrée, je vais faire des remplacements comme je l'avais demandé. Donc de ce côté là, pas de recherche de boulot comme la plupart de mes collègues volontaires de retour au pays.
Beaucoup de ceux qui rentrent témoignent qu'ils ont du mal de revoir les gens pressés, fermés, qui ne saluent pas... Moi, bizarrement, je ne ressens pas ça. Je crois que quelque part, je suis soulagée de me retrouver anonyme parmi les anonymes. Au Cameroun, c'était différent, j'étais une "identité remarquable" je ne pouvais pas passer inaperçue.Parfois ça me pesait un peu, surtout quand je devais entendre "la blanche, la blanche" à longueur de journée et de route. Donc ici, je suis plus tranquille.
Il est peut-être un peu tôt pour faire le bilan de mon séjour au Cameroun. Toutefois, quand je regarde mon passage là-bas, surtout au vu des témoignages de reconnaissance des derniers jours à Bafia, je crois qu'il n'a pas été inutile. Je peux repartir le coeur en paix, avec la satisfaction d'avoir accompli quelque chose, en lançant le service pédagogique pour le diocèse de Bafia.
La veille du départ, une messe d'action de grâces pour ma présence à Bafia a été célébrée par l'Abbé Louis (mon curé et patron). Beaucoup de personnes était présentes: les proches, les moins proches et même des gens de la paroisse que je ne connaissais pas. Cela m'a beaucoup touchée. Ainsi que tous les cadeaux que j'ai reçu. Cela prouve que j'ai sans doute marqué les esprits, et c'est ça sûrement le meilleur cadeau qu'ils ont pu me faire.
Une nouvelle fois, j'ai donc envie de chanter ce chant Bafia d'action de grâces, que j'ai entonné à la fin de cette messe (à la grande joie de tous...):
Tata bel son tera rekem e
Tata bel son tera rekerm e
Kan bel son tera rekem
Le ou re la lam ou re la lam ou re la lam e
Kan bel son tera rekem

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B
Bonne arrivée ! et bonnes vacances espérant que tu ne deviendras pas une perdue de vue pour COLA qui a été si heureux de collaborer avec toi !
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